BIOGRAPHIE Après des études en arts plastiques et en danse à Genève, j’ai immigré en 2006 au Québec et y ai suivi un baccalauréat et maîtrise en danse contemporaine à l’UQAM (2006-2012). Entre 2009 et 2016, j’ai collaboré comme interprète avec plusieurs chorégraphes qui m’ont permis de raffiner une exploration de proximité et de co-présence avec les spectateur-rice-s pour y découvrir un art fondamentalement humaniste. Mes cinq créations sur le thème de l’Origine, le polyptique ORIRI-ORIR-ORI-OR-O, ont été présentées à Tangente, de 2012 à 2022. À la suite de cette série est née O2, une œuvre pour une grande communauté de personnes de tous âges et expériences, qui s’est déroulée au FTA en 2021. Au fil du temps, je me suis aussi spécialisée dans la guidance de processus de création avec différentes communautés marginalisées (personnes immigrantes, personnes ayant été victimes d’actes criminels, personnes vivant avec de grandes vulnérabilités psychiques, personnes vivant avec un handicap perceptible ou imperceptible), en collaboration avec d’autres organismes (Ville de Montréal – arrondissement Ville-Marie, Corpuscule Danse, Danse-Cité, Circuit-Est Centre Chorégraphique, Agora de la danse, Berceurs du temps, Mouvement de Paix). Plusieurs projets se sont aussi déroulés avec des groupes multigénérationnels de personnes amoureuses du mouvement, dans des parcs du quartier de Ville-Marie. Depuis 2016, je dirige l’Espace Oriri, petit studio à Montréal/Tiothià:ke/Mooniyang où se déroulent des ateliers créatifs intergénérationnels de peinture et danse intuitives, et autre propositions où l’art se met au service du lien, du soin et de l’ouverture à soi, à l’autre et à plus grand que soi. DÉMARCHE Je m'intéresse à la célébration de la vie. Que ce soit lors d’ateliers, de stages, de créations solo ou participatives, le but de chaque rencontre est de permettre la présence à soi, à l'autre et au sens que nous donnons à l’existence. Mes œuvres sont multidisciplinaires et participatives, souvent organisées comme des maisons, des espaces-temps dans lesquels les spectateur-ice-s sont invités à se déposer et faire l’expérience de la durée, du temps kairos... dans le but de favoriser l’être-ensemble et l’introspection. Depuis le projet O qui a réuni en 2022 36 bougeur-euse-s et 6 musicien-ne-s dans une danse circulaire de 36h, inspirée par le processus artisanal de la laine brute à la création d’un fil, ma démarche s’oriente de plus en plus radicalement vers la création d’espaces de recueillement où l’art et l’artisanat se mettent au service de l’intériorité et du lien, de l’écoute et du soin, de la réceptivité et de l’adelphité.
Le terme « médiation culturelle » est employé au Québec depuis les années 2000 pour désigner des stratégies d’action culturelle centrées sur les situations d’échange et de rencontre entre les citoyens et les milieux culturels et artistiques.
Les expériences vécues comme interprète en danse contemporaine auprès d’artistes et de leurs œuvres m’ont permis de vivre la danse comme une occasion de rencontre avec l’autre, dans une relation de proximité et d’authenticité avec les spectateur-trice-s. La collaboration artistique a été une grande école de vie.
BIOGRAPHIE
Ma biographie se dessine en quelques moments-clés.
Je suis née en Suisse en 1987.
J’ai dansé dans la Compagnie Virevolte avec Manon Hotte de mes 9 à mes 18 ans. J'étais particulièrement sensible à la musique et à toutes les approches somatiques que nous avons eu la chance de découvrir.
Entre mes 16 et 19 ans, je dessinais dans tous mes cours, et allaits me ressourcer dès que possible dans la petite rivière, les grands arbres et les champs de fleurs à côté du Collège Claparède.
J’ai immigré au Québec en 2006.
De 2006 à 2012, j’ai étudié la danse contemporaine à l’UQAM, à travers un parcours universitaire au bacc et à la maîtrise. J’y ai rencontré Emmanuel Jouthe, les Soeurs Schmutt, Catherine Gaudet, Jocelyne Montpetit et Manon Oligny qui m’ont initiées à un art chorégraphique humaniste, relationnel, expressionniste.
En 2012, j’ai ouvert un cycle de créations autour du mot « oriri », racine latine de « origine », tentant d’approcher ma quête de sens à travers l’art poétique du mouvement, du dessin, de la peinture, de la musique.
En 2014, j’ai commencé à participer à des médiations culturelles comme assistante puis à en initier comme chorégraphe. Je me suis progressivement ouverte à la danse inclusive et aux liens entre la danse et la santé holistique, notamment grâce à Emmanuel Jouthe, Sylvie Fortin, et Corpuscule Danse.
Entre 2014 et 2016, je me suis formée avec Arno Stern au Jeu de peindre, au Hatha Yoga avec Elizabeth Emberly, et au Mouvement Authentique avec Catherine Lessard.
J’ai cocréé l’Espace Oriri en 2016 avec Carole Beylier, ouvrant alors un point d’ancrage pour mes pratiques de création, de transmission, de guérison. J’y ai facilité (et cela est toujours d'actualité) des ateliers de peinture, de mouvement, de yoga, des cercles de parole, des cercles de chants.
En 2022, j’ai finalement accouché de "O", une oeuvre intense d’une durée de 36h avec 36 performeur-euse-s de tous âges et expériences, 6 musicien-ne-s, de la nourriture pour toustes, des édredons de laine… comme une grande maison vivante et poétique, à Tangente, laboratoire de diffusion en danse contemporaine avec qui j'ai toujours été en dialogue.
Ce projet a été la retrospective de 10 ans de quête inlassable sur la question de l’origine : qui sommes-nous ? d’où venons-nous ?
Cette question m’a toujours habitée et m’a orientée de plus en plus intensément dans une quête à la rencontre de mystiques, de guérisseur-se-s, d’artistes sans compromis, et de visionnaires de l'éducation.
Depuis 2023, un forte nécessité de ralentissement et d’introspection s’est donné à vivre… me menant vers plus de lenteur, de douceur, et de reliance à la nature.
Je ressens chaque oeuvre, médiation, stage ou atelier comme un cercle de recueillement, où l’on peut revivifier le Continent Intérieur, l’intériorité, le lien, l’écoute, la réceptivité et l’adelphité.
L’art, l’enseignement et le soin ont toujours été entrelacés… et continuent de l’être sous différentes formes, selon les saisons.
RECONNAISSANCE
J'honore et reconnais que l'endroit où je vis la plupart du temps, se trouve sur un territoire non cédé, le lieu de rassemblement ancestral de nations kanien'kehà:ka et anishnaabe, nommé Tio'tia:ke en kanien'kéha et Mooniyang en anishnaabemowin (en français, Montréal). Depuis des milliers d'années, ce territoire est un lieu de créativité humaine, de partage de chants, de danses, de rituels. Je suis reconnaissance de vivre ici et de pouvoir collaborer, apprendre, créer et partager sur ces terres. Je respecte et honore les liens passés, présents, futurs.
Particulièrement en ces temps de guerres, de génocides, d'injustices et de souffrances planétaires, humaines, animales, végétales, élémentaires, je me sens privilégiée de pouvoir cultiver la joie avec d'autres, dans tous les lieux et les terres sûr-e-s et sacré-e-s où mon travail m'amène, notamment au Québec, en Suisse et en France.
Sarah Dell'Ava
info@sarahdellava.org
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